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SYSTEME EDUCATIF

EN SUISSE

 

 

1) Les caractéristiques typiques propres aux pays d’origine germanique


L’Ecole à filières (Allemagne, Autriche, Luxembourg, Suisse Pays-Bas et Belgique)
En Allemagne (c’est l’exemple le plus significatif des pays pratiquant les filières), l’enfant entre à 6 ans à l'école primaire et en général après quatre années d'enseignement (il y a quelques variations suivant les Lander), est orienté, c’est à dire que sa voie est tracée même si entre 10 et 12 ans, les passerelles sont encore théoriquement possibles. Deux-tiers des enfants allemands partent ainsi vers une formation courte ou moyenne suivie d'une formation professionnelle. Un peu plus d'un quart entre dans le secondaire général pour faire des études secondaires menant à l'université. Le choix de l'enseignement technique est en Allemagne un choix positif, d'une part parce qu'il est le choix fondamental du système éducatif, d'autre part parce qu'il existe bien des possibilités ultérieures de faire des études à l'intérieur de ce que l’on appelle le système dual (c’est à dire par alternance entre le lieu de formation et celui du travail). Les entreprises assurent en effet la formation des élèves du circuit professionnel et elle le fait par des maîtres de stage reconnus comme de vrais formateurs et préparés à cette fonction. En Allemagne et dans les pays marqués par l’influence allemande, l’épanouissement de l’enfant est lié à sa bonne orientation scolaire et à son insertion professionnelle future.

 


Les pays qui ont choisi ce type de système éducatif ont (à l’exception de l’Autriche qui arrête toute obligation scolaire à 15 ans) établi une obligation scolaire à temps plein jusqu’à 15 ans ou 16 ans et à temps partiel jusqu’à 18 ans. L’orientation scolaire des enfants à 10, 11 ou 12 ans suivant les pays, ne signifie pas que dès cet âge les enfants reçoivent une véritable formation professionnelle, mais que l’avenir scolaire qui sera le leur après le temps de l’obligation scolaire à temps plein, sera tourné vers une formation professionnelle et non pas vers des études générales pouvant conduire à l’université. Ceci est (sauf exception, car les passerelles qui existent en théorie fonctionnent inégalement dans les faits) définitivement décidé lors de l’orientation après l’enseignement primaire.


Parmi ces pays, certains (Allemagne, Autriche, Belgique) se sont engagés dans une organisation politique de type fédéral, c’est à dire que la responsabilité de l’éducation est donnée aux régions. Mais au niveau de chaque région, la centralisation est parfois très forte. La question de la décentralisation ne se pose pas pour le Luxembourg en raison de sa taille. Les Pays-Bas connaissent une évolution en accord avec leur tradition de « marchands ». Les écoles, beaucoup plus fortement qu’au Royaume-Uni encore, sont soumises aux lois du marché. Leur autonomie et leur indépendance sont fortement encouragées mais dépendantes de leur « gain » économique. Elles peuvent donc choisir leurs élèves sur les critères de leur choix et pratiquer une libre concurrence.


La scolarité d'un petit danois, suédois, finlandais, et celle d'un petit allemand, Luxembourgeois, néerlandais sont donc bien différentes. L'un garde toutes les possibilités ouvertes jusqu'à l'âge de 16 ans, l'autre voit son champ d'activités se rétrécir et se spécialiser très jeune. Bien que nous soyons dans l'Union européenne, les idéologies qui sont derrière ces choix sont bien opposées. Elles obéissent à des logiques différentes et inconciliables qui suffisent à faire comprendre la non-pertinence d'une harmonisation des systèmes scolaires de l'Europe occidentale autant que son impossibilité.



2) Les caractéristiques spécifiques à la Suisse
La suisse est divisée en 26 cantons et chacun a son propre système scolaire.
Les 26 cantons ont chacun leur propre constitution, parlement, gouvernement et tribunaux. Six d'entre eux étaient considérés jusqu'il y a peu comme des demi-cantons provenant de trois cantons : Bâle, Appenzell et Unterwald. La géographie séparait Unterwald en Nidwald (le Bas) et Obwald (le Haut), la religion séparait les deux Appenzell (catholique pour les Rhodes-Intérieures et protestante pour les Rhodes-Extérieures) et la situation économique distinguait Bâle-Ville de Bâle-Campagne. Actuellement1, ces 6 cantons sont des États à part entière, bien qu'ils ne disposent toujours que d'un siège au lieu de deux au Conseil des États 2 et qu'ils ne comptent que pour moitié dans le calcul de la majorité des cantons lors des votations fédérales.


Schématiquement, le système suisse d'éducation peut se diviser en trois niveaux: le primaire, le secondaire et le tertiaire.


L'école obligatoire constitue la base du système scolaire suisse. Celle-ci dure généralement neuf ans. Elle est répartie entre le degré primaire et le degré secondaire I. Dans la plupart des cantons, le degré primaire dure 6 ans. Le degré secondaire I y fait suite, généralement pour une durée de 3 ans. Avec lui s'achève l'obligation scolaire.



Le degré secondaire II constitue la première phase de la scolarité post-obligatoire. Il comprend tous les programmes de formation professionnelle et de formation générale.



Le paysage universitaire suisse se compose des deux écoles polytechniques fédérales, des universités cantonales de Zurich, Berne, Fribourg, Bâle, St. Gall, Lausanne, Neuchâtel et Genève ainsi que de la Haute Ecole de Lucerne et de l’Università della Svizzera italiana. En comparaison avec d’autres pays de l’OCDE, la Suisse se distingue ainsi par une très forte densité d’universités.


L’autonomie croissante des universités est un facteur important de la capacité des institutions universitaires de réagir plus rapidement et avec plus de souplesse aux défis nouveaux. Cette autonomie va de pair avec le renforcement des structures de direction des universités, une relative autonomie financière et une plus grande liberté des universités pour planifier et agir sur le terrain de la coordination universitaire nationale. En vertu des compétences fixées par la Constitution, la mise en œuvre et l’encouragement de ce processus d’optimalisation au niveau des hautes écoles cantonales sont du ressort en premier lieu des cantons et des universités. Mais la Confédération a voulu, par la révision de la loi sur les universités, soutenir cette dynamisation de la politique suisse des Hautes Ecoles.


Nouveau partenariat entre la Confédération et les cantons en politique universitaire, réforme des structures de direction politique pour la création d’un réseau national de Hautes Ecoles, réforme des instruments financiers de la Confédération dans le domaine de la formation universitaire, telles sont les grandes lignes de la nouvelle LAU qui a été adoptée par les Chambres fédérales durant la session d’automne 1999 et qui a effet jusqu’au 31 décembre 2007.



L'enseignement du degré tertiaire est dispensé en Suisse par deux types d'institutions: les hautes écoles universitaires et les hautes écoles spécialisées.



On désigné du nom de hautes écoles universitaires les deux écoles polytechniques fédérales et les dix universités, qui relèvent des cantons et dont l'histoire remonte parfois jusqu'au 15e siècle (l'Université de Bâle, la plus ancienne de Suisse, a été fondée en 1460).



Les sept hautes écoles spécialisées qui on vu le jour depuis 1997 sont nées du regroupement de quelque 70 écoles supérieures (écoles d'ingénieurs, écoles supérieures de commerce, etc.). La première phase de cette restructuration a abouti en 2003.



Les deux types de hautes écoles se complètent et forment un réseau très dense d'institutions d'enseignement et de recherche qui proposent aux étudiants suisses et étrangers une formation supérieure de grande qualité dans un vaste choix de domaines d'étude.



Les hautes écoles universitaires (universités et écoles polytechniques fédérales)
On désigne du nom de hautes écoles universitaires les universités et les écoles polytechniques fédérales.



Comme leur non l'indique, les deux écoles polytechniques fédérales, l' EPF de Zurich et l' EPF de Lausanne, relèvent de la Confédération.



Les dix universités relèvent de la compétence de leur canton respectif. La Confédération participe à leur financement.



Cinq universités se trouvent en Suisse alémanique: l' Université de Bâle, l' Université de Berne, l' Université de Lucerne, l' Université de Saint-Gall et l' Université de Zurich. Quatre universités se trouvent dans la partie francophone de la Suisse: l' Université de Fribourg, l' Université de Genève, l' Université de Lausanne et l' Université de Neuchâtel. Enfin, le canton italophone du Tessin abrite l' Université de la Suisse italienne.



Les hautes écoles universitaires comptent quelque 110 000 étudiants (2004), dont 48 % de femmes et 21 % d'étrangers.



Les hautes écoles universitaires correspondent avec plus ou moins de spécificité au modèle classique de l'université européenne. Elles sont actives aussi bien dans l'enseignement que dans la recherche et proposent en règle générale une offre de formation très vaste, répartie entre les facultés de droit et de sciences économiques, de mathématiques et sciences expérimentales, de sciences humaines et sociales.



Des spécialisations et des regroupements existent dans certains domaines d'études:

  • les EPF se concentrent sur les sciences et techniques de l'ingénieur, les sciences de base, les sciences de la vie et l'architecture;

  • les Universités de Bâle, Berne, Genève, Lausanne et Zurich ont des facultés de médecine (Fribourg et Neuchâtel ne proposent que les études propédeutiques);

  • l'Université de Saint-Gall est spécialisée dans les sciences économiques et sociales et en droit,

  • l'Université de la Suisse italienne articule son activité autour des sciences économiques, des sciences de la communication et de l'architecture,

  • l'Université de Lucerne se concentre sur la théologie catholique, les sciences humaines et le droit.

 



Les hautes écoles spécialisées
Depuis 1997, le système suisse d'enseignement supérieur s'est étoffé d'un nouveau type d'établissements: les hautes écoles spécialisées (HES). Dans le système de formation supérieure, les hautes écoles spécialisées constituent un pilier de la formation qui s'ajoute aux hautes écoles universitaires (universités et écoles polytechniques fédérales) en recherchant la différence dans l'équivalence: équivalence en regard de leur mission de formation, différence dans l'orientation résolument pratique de l'enseignement et de la recherche. Les hautes écoles spécialisées ont pour mission principale de proposer des formations supérieures appliquées au champ professionnel des personnes titulaires d'un certificat d'apprentissage et d'une maturité professionnelle. A cette mission de formation des HES s'ajoutent trois mandats supplémentaires inscrits dans la loi: la formation continue, la recherche appliquée et les prestations de services pour des tiers. En 2004, les sept hautes écoles spécialisées totalisaient 44 000 étudiants, dont 39 % de femmes et 15 % d'étrangers.



De plus amples informations sur le profil des hautes écoles spécialisées, leurs offres de formation et les conditions d'admission sont disponibles auprès de l' Office fédéral de la formation professionnelle et de la technologie (OFFT) , qui est responsable du domaine des HES au niveau de la Confédération.